6 réflexions sur « Chanson à la radio »

  1. j’ai écouté cette émission et ce fut vraiment passionnant ! claire d. a vraiment un univers à elle et son album tourne en boucle chez moi. il me tarde à présent le concert au carré des jalles en avril…!!!!!!!

  2. Alors, Marine, tes impressions ?
    J’ai écouté l’émission et suis allé acheter l’album dans la foulée et depuis c’est en boucle… même en travaillant (vous me verriez me trémousser sur "Odalisque" ou "Tableau de chasse" !!!)
    Rendez-vous au Carré des Jalles en avril !

  3. Claire Diterzi explore le son de la peinture
    LE MONDE | 20.02.08 |

    Claire Diterzi fixe rendez-vous à l’Hôtel Arvor, à deux pas des locaux de sa maison de disques, Naïve, dans le 9e arrondissement parisien. Pour échapper aux frimas de février, l’établissement est parfait : cosy, tout en blancheur et boiseries. Aux murs, des affiches d’Andy Warhol, couvertes de citations de l’artiste américain. L’une d’entre elles frappe l’attention : "I never read, I just look at pictures" ("Je ne lis jamais, je ne regarde que les images"). Phrase que prononcera, pratiquement telle quelle, Claire Diterzi.

    La chanteuse et guitariste tourangelle, ancienne du groupe de rock alternatif Forgette Mi Notte, avait affirmé sa singularité dans son premier album solo, Boucle (2006). Pour Tableau de chasse, son successeur, elle remporte d’ores et déjà la palme du projet le plus audacieux de l’année dans le monde étriqué de la chanson française : onze chansons toutes inspirées d’une oeuvre d’art.

    Du classique (une marine de Turner, Le Verrou de Fragonard, des bustes de Rodin et de Camille Claudel), du contemporain (Lucian Freud, Allen Jones) et du pointu (l’armoire bétonnée du sculpteur Doris Salcedo). Chaque choix est reproduit dans le livret, associé aux textes et à d’autres objets. Entre le journal intime et le cahier de collages d’une adolescente à l’imaginaire débridé. "Je me suis ruinée en posters, explique Claire Diterzi. J’ai utilisé la même image à des échelles et des qualités de reproduction différentes pour donner du rythme."

    Des livres ou des films ont pu inspirer des chansons, des tableaux et des sculptures beaucoup plus rarement. On imagine l’exercice ardu. "Au contraire, dit-elle, le silence renvoie quantité de sons… Le temps qui passe, comme le tableau de Fragonard, qui craque. Selon les critiques d’art, c’est une scène de viol. Moi j’entends plutôt les grelots du Père Noël, quelque chose de rococo. J’ai construit le rythme à partir des cliquetis de verrou, de la musique concrète." Elle affirme éprouver les mêmes sensations "dans une église ou une salle mystique du Louvre" : "J’entends les voix du paradis, les choeurs des anges."

    Tableau de chasse se veut une réaction à la vulgarité ambiante et à son omniprésence télévisuelle. Pourtant, Claire Diterzi s’avoue "casanière", rêvant de "confort et de cocon". Sa trente-huitième année, ses deux filles, ont plus renforcé qu’entamé son obsession pour les cabanes et l’univers de Walt Disney, source d’inspiration à la fois graphique et sonore. Pour les voix de son disque, elle s’est souvenue de la scène de confection des robes avec Cendrillon et ses soeurs. Une photo dans le livret la présente aussi en Peau d’âne : "Elle s’enferme pour faire des gâteaux, moi, c’est des chansons."

    Caprice de privilégiée ? Fausse route avec cette fille d’ouvrière fabriquant des pièces pour les téléphones de l’armée, abandonnée avec ses deux soeurs par le père à l’âge de 5 ans. Comment finit-on par s’intéresser aux maîtres quand on est issue d’un milieu prolétaire au sens strict ? "Ma mère achetait tout ce que les colporteurs venaient vendre. Dont une collection de livres des grands peintres." En découleront un bac artistique puis une école de graphisme.

    ARABESQUES VOCALES

    Le hasard, la chance, peut-être, prendront le relais. Le chorégraphe Philippe Decouflé assiste à un concert de son deuxième groupe, Dit Terzi, et lui confie, sur la foi de simples maquettes (les futures chansons de Boucle), la musique de son spectacle Iris. Ensuite, Jean-Jacques Beineix l’enrôle pour la bande originale du film qu’il produit, Requiem for Billy the Kid, d’Anne Feinsilber. Et jusqu’au 30 mars, on peut entendre au Musée de l’homme la musique qu’elle a écrite pour l’exposition du navigateur Titouan Lamazou.

    C’est au Théâtre de Chaillot voisin que l’on pourra admirer ses arabesques vocales. Car, avec Camille, Claire Diterzi a pu être présentée comme la féminine réaction à l’école française du chuchotement (Vincent Delerm and co). De fait, elle dit s’inspirer des mystères des voix bulgares, de Kate Bush, de Björk. Et même d’Yvette Guilbert, à laquelle elle rend hommage dans La Vieille Chanteuse, craquements d’acétate compris. "J’ai piqué à Tarantino et son Boulevard de la mort cette idée de faire du vieux avec du moderne. J’ai fait l’inverse de ces vieilles chansons qu’on remastérise pour les rendre plus propres."

    "Tableau de chasse", 1 CD Naïve. Concerts du 22 au 23 février à 20 h 30, le 24 février à 15 heures, Théâtre national de Chaillot, 1, place du Trocadéro, Paris-16e. Mo Trocadéro. 30,25 €. Puis en tournée nationale. http://www.clairediterzi.fr

    Bruno Lesprit
    Article paru dans l’édition du 21.02.08

  4. Diterzi tableau d’honneur

    Chanson. Modèle d’inventivité, la jeune femme sort un nouveau CD solo dont chaque titre s’inspire d’une peinture ou d’une sculpture. En concert pour trois soirs à Chaillot.
    Envoyé spécial à La Rochelle gilles renault

    QUOTIDIEN : vendredi 22 février 2008 / Libération

    Claire Diterzi CD : Tableau de chasse (Naïve). Théâtre national de Chaillot, 1, place du Trocadéro, 75016. Ce soir et sam. 20 h 30, dim. 15 h. Rens.: 01 53 65 30 00. Et en tournée nationale.

    Insuffisamment de gens le savent, mais Claire Diterzi est une des artistes les plus douées de sa génération, comme le confirme Tableau de chasse, son nouveau périple musical. «J’ai la chance d’être sur un label qui cautionne ma singularité et admet que ma crédibilité ne dépende pas exclusivement des chiffres de ventes de disques, observe la trentenaire. Mais en vingt ans de scène, je n’ai jamais buggé. Je pense être quelqu’un d’exigeant et persévérant, qui ne conçoit pas le métier d’artiste autrement qu’à travers l’audace et ne pourrait se satisfaire d’un parcours album-promo-tournée à la Zazie. Pourtant, mes chansons n’ont vraiment rien d’inaccessible.» Bienvenue chez Diterzi, en équilibre entre sensibilité et franc-parler.

    Originaire de Tours, qui demeure son port d’attache, la musicienne a déjà roulé sa bosse. Un groupe folk punk, Forguette Mi Note, qui, en pleins ébats alternatifs, gravit quelques échelons et se dissout. Un autre groupe, Dit Terzi, où elle porte cette fois explicitement la culotte. Puis la vie en union libre : Iris, spectacle du chorégraphe Philippe Decouflé, dont elle confectionne la bande-son ; Requiem for Billy the Kid, docu d’Anne Feinsilber qu’elle illustre d’une forme de fantasme dylanien en apesanteur ; une expo (jusqu’à fin mars, au Musée de l’homme à Paris) de dessins de Titouan Lamazou qu’elle anime de notes. Un premier album solo, surtout, le remarquable Boucle, une des cimes de 2005, bien que dans l’ombre de la surmédiatisée Camille, qui négocie mieux sa voluptueuse excentricité.

    Guide. La musique de Claire Diterzi ne laissant pas de marbre, on accueille avec une sympathie de principe sa nouvelle initiative transversale. Qui la voit endosser l’habit de guide de musée. Aux onze compositions inédites de Tableau de chasse, correspondent autant d’œuvres d’art, peintures ou sculptures, qui donnent l’impulsion. Réunir Rodin, Toulouse-Lautrec, Turner, Allen Jones et Lucian Freud dans la même chambrée n’est pas commun. Pour en faire un «ensemble cohérent», Claire Diterzi applique une méthodologie presque scolaire, «à la maison, avec des horaires, une hygiène de travail». Elle achète des livres d’arts, en découpe les images, qu’elle colle dans un cahier. Puis, parmi la centaine d’œuvres retenues, elle cherche celles pouvant «faire appel à des mots, des mélodies, une couleur, une odeur». Le dialogue s’établit, «Le fer de la sculpture m’oriente vers des connotations electro, industrielles, crues ; le marbre de Rodin suggère des sons plus étirés, sensuels, j’entends le papier de verre qui le polit». Parfois, les mots façonnent l’image : Mes Bonnes Sœurs appelle «une œuvre d’église, comme une prière» – Van Eycke pressenti cède à Camille Claudel…

    L’ensemble est résolument escarpé, trituration aussi bien grave que déconnante, enflammée qu’intime. Poignante ou ridicule, la femme y est exprimée dans tous ses états, par celle qui dit admirer Simone Veil et De Beauvoir «pour leur charisme, leur intelligence», Salie, l’héroïne de l’Etrange Noël de Mr Jack, «capable de se recoudre seule un bras ou une jambe», Scarlett O’Hara, «tête brûlée qui ne comprend rien à ses désirs», et sa mère, «une vraie vie de merde, ouvrière larguée par ses bonshommes et toujours d’une bienveillance et d’une plénitude désarmantes».

    Vidéos. En public, elle ne baisse pas la garde, bien au contraire. Tableau de chasse a été pensé dans la perspective live du théâtre de Chaillot, où il s’installe pour trois soirs. De Cavaillon à Tarbes ou Aubusson, d’autres scènes nationales vont héberger ce projet inhabituel, comme la Coursive de La Rochelle, où jouait Diterzi il y a quinze jours, entourée du complice Etienne Bonhomme (batterie, machines) et de quatre filles (violon, guitare, chœurs). Plus un canapé rouge, une table, des chaises, un grand écran amovible et des vidéos.

    Au milieu des nouveautés, le groupe reprend son licencieux Pont d’Avignon, ou Mesopotamia des B 52’s. La tonalité est souvent très rock, limite noisy. Sans concession. A quelques heures de monter sur scène, Claire Diterzi disait : «Mariée depuis dix ans, je me retrouve en plein divorce, à chanter Infidèle ou Je garde le chien ("Pour la voiture on fait un week-end sur deux/Et la moitié des vacances scolaires/Par contre je garde le chien/Oui si tu n’y vois pas d’inconvénient/Je garde le chien"). Ça secoue. La composition est une étape si profondément individuelle que j’ai dû oublier des choses et perdre des gens dans la bataille. D’une certaine manière, j’en veux à ce projet et j’en attends beaucoup. J’ai au moins envie qu’il en vaille la peine, que le "sacrifice" ait un sens.»

  5. dès que c’est trop unanime… je tourne le dos… le premier album de claire d était pas mal mais il faut tout de même le dire très très inégal voire bancal… celui là je ne le connais pas encore donc ne peut me prononcer… mais devant tant d’enthousiame (suspect héhé) et même d’Egon le grand… je vais m’y intéresser… de là à courir l’acheter ! j’ai tellement de retard dans mes achats que cela ne sera pas le premier… il y celui de daniel darc of course !

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