En 2007

Marc Delmas, Egon, Jade, Gilles Hérit et Hirsut’ le 18 janvier pour l’inauguration saison 2007 Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Franck Monnet, Les Suivants en 1e partie et David Gentillini en apéro concert pour une « Soirée Découverte » au Satin Doll le 9 février.
Bertrand Belin, Zed Van Traumat en 1e partie et Yann Mondon en apéro concert pour une « Soirée Découverte » au Satin Doll le 16 mars.
Pascal Parisot, Olivier Gallis en 1e partie et Léolive en apéro concert pour une « Soirée Découverte » au Satin Doll le 16 mars.
Alexis HK, Uztaglote (Liz Cherhal) en 1e partie et Jon Smith en apéro concert pour une « Soirée Découverte » au Satin Doll le 26 mai.
Wally, Yannick Le Nagard et Alain Sourigues partageant la scène du Satin Doll pour une « Soirée Découverte » le 2 juin.
Les Barbises, Marc Delmas, EMMS, Jade, Hirsut’, Léolive et Rouletabille pour « Bordeaux Chanson fait sa fête à la musique » le 22 juin.
Olivier Gallis, Coco Guimbaud, Jérémie Kisling, Bastien Lucas, Oldelaf et Monsieur D. et Watoo Watoo pour le 4ème festival Courant d’Airs marrainé par Clarika les 10, 11, 12 et 13 octobre.

En 2006

Yanoushka (Yann Corneau) et Les Vers d’Ether le 19 janvier pour une soirée Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Alexis HK et Marc Delmas en 1e partie le 17 février pour une « Soirée intime » Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Rouletabille et AlaSourCe le 23 février pour une soirée Bordeaux Chanson au Satin Doll .
Jade et Hirsut’ le 30 mars pour une soirée Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Emily Loizeau et Egon en 1e partie le 21 avril pour une « Soirée intime » Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Les fils du poissonnier et Noctambule le 27 avril pour une soirée Bordeaux Chanson au Satin Doll.
Sfaxi et Damien et les Swing Lapins pour une soirée Bordeaux Chanson au Satin Doll avec le 11 mai.
Zergo Atkins, Damien, Egon, Hirsut’, Jade, Rouletabille et Sfaxi pour « Bordeaux Chanson fait sa fête à la musique » le 22 juin.
AlaSourCe, Damien et les Swing Lapins, Jade, Hirsut’, Noctambule et Sfaxi pour le 3ème festival Courant d’airs parrainé par JP Nataf avec Marc Delmas en première partie les 4, 5, 6 et 7 octobre.
Emily Loizeau en groupe à Salleboeuf le 2 novembre.

En 2005

La Tripa (P. Lamige), Maud et Dom, Duo Brotto / Lopez, et Les vers d’Ether pour la soirée Accordéon et Chanson à l’Avant Scène les 11 et 12 mars.
Andres, Xavier Darmaillac et Léolive pour l’avant soirée du festival à l’Avant Scène le 5 octobre. Calame, Pascal Colomb, Marc Delmas et Klem Coffee pour le 2ème festival Courant d’Airs au Satin Doll parrainé par Albin de la Simone avec Egon en 1e partie les 6, 7 et 8 octobre.

Triste lundi

Farid Chopel est décédé hier à Paris des suites d’un cancer foudroyant.
Certains d’entre nous l’avaient vu sur scène et n’oublieront pas son humour. Sa chanson « ô animaux » tournera donc en boucle dans nos coeurs aujourd’hui…

« Salué comme il le méritait il y a trois ans, son nouveau spectacle, Le Pont du Milieu, revêtait la forme explicite d’une résurrection. L’histoire nous révèle aujourd’hui qu’il avait aussi une dimension testamentaire. Farid Chopel est mort hier après-midi, à Paris, d’un cancer foudroyant (comme Fred Chichin, trajectoire parallèle), à l’âge de 55 ans. Il n’aura donc pas pu goûter longtemps aux retombées de ce come-back qui lui avait permis, in extremis, de tourner un ultime long métrage signé Khaled Ghorbal, – Un si beau voyage – quel titre, vraiment !

Celui de Farid Chopel avait débuté tôt. Fils bien élevé de l’immigration, il connaît les institutions privées et ne tarde pas à se découvrir des talents de performer : danse, living theatre, musique… L’humoriste finit par éclore. En 1977, son premier spectacle, Chopelia, est un succès. Quatre ans plus tard, le duo Les Aviateurs, qu’il anime avec Ged Marlon, un triomphe. Son humour déjanté, jamais trivial, séduit. Suivront, dans le désordre, une apparition emblématique dans La Danse des Mots, le clip de Mondino, une pub Perrier qui fait que toute la France cathodique le connaît, un rôle cinématographique à succès, dans Sac de nœuds de Balasko

Devançant d’une génération les vedettes actuelles du rire black-blanc-beur (Jamel, Yacine, Moustapha…), Farid Chopel jouit d’une belle popularité, figure branchée des nuits parisiennes où l’on croise sa silhouette longiligne jusqu’à plus d’heure. Jusqu’à plus soif… Inexorablement, il plonge, abuse de tout, ne se souvient plus de rien. Violente traversée du désert, les années 90 ne sont plus qu’un vaste trou noir ; d’où l’extirpe Brigitte Morel, sa compagne, aimante, patiente, qui tempère ce «niveau incroyable d’autodestruction» qui l’a déjà amené à plusieurs reprises «à la frontière de la mort».

Farid Chopel avait un beau sourire équivoque, empreint de pudeur. Son dernier spectacle s’achevait ainsi : «A force de jouer la comédie, on s’imagine que la vie est une farce. C’est vrai. Mais il faut y croire. Il faut y croire.» « 
Gilles Renault pour Libération ici.

C’est Bensé

Bensé par lui-même :
« Je m’ appelle Bensé, je suis né a Nice le 18 avril 1980, puis je vais mourir… Entre temps j’ écris des chansons. J’ ai commencé la scène a Nice il’ y a plus de 10 ans et après avoir ecumé les bars de ma jolie ville, j’ arrive à Paris en 2003. J’ ai joué dans la rue, dans les bars et les salles de concert de la capitale : Le Reservoir, Le Sentier des Halles, La Scene Bastille, Le House of Live, Le Theatre des Blancs Manteaux, Le Baron, Le Paris Paris, Les Divans du Monde, La Flèche d’ Or, Les Lavoirs modernes parisiens, La Cigale. Mes heros : Springsteen, Cat Stevens, Elliot Smith, Fiona Apple, Ed Harcourt, Brel, Nino Ferrer… Je signe en 2004 chez BMG Music Publishing (now Universal Publishing). Je signe en 2007 chez Naive. »

Le premier « Album » de Bensé s’ouvre sur une rythmique folk, un riff d’harmonica et un texte à la première personne : « Au grand jamais » sonne comme la déclaration d’intention d’un jeune homme peu enclin à sacrifier ses passions à une relation amoureuse. Le titre installe la trame qui, au fil de 12 précieuses chansons, tisse peu à peu le destin de l’artiste.
Son myspace ici.
Son site .
Infos trouvées sur http://www.francoscene.com

Desproges est vivant…

Aujourd’hui ça fait 20 ans que Desproges n’est plus là, et il manque cruellement…
Alors, même s’il ne s’agit pas de chanson, offrons nous le plaisir de partager ce texte et ouvrons une bonne bouteille de Bordeaux en son honneur !

« Je vais mourir ces jours-ci. Il y a des signes qui ne trompent pas :
1°) Quand je fais ça, j’ai mal ici, voir figure 1, et quand j’appuie là, ça m’élance d’ici à là, ouille, figure 2.
2°) Le docteur est venu hier. En m’auscultant, il a dit : « Oulalalala ! Mon pauv’vieux. »
3°) J’ai mon Jupiter dans le poisson.
4°) Ma femme chante plus fort dans la cuisine.
Sur le plan purement clinique, le signe irréfutable de ma fin prochaine m’est apparu hier à table : je n’ai pas envie de mon verre de vin. Rien qu’à la vue de la liqueur rouge sombre aux reflets métalliques, mon cœur s’est soulevé. C’était pourtant un grand Saint-émilion, un Château-Figeac 1971, c’est-à-dire l’une des plus importantes créations du génie humain depuis l’invention du cinéma par les frères Lumière en 1895. J’ai soulevé mon verre : « Beurk ». Pire, comme j’avais soif, je me suis servi un verre d’eau. Il s’agit de ce liquide transparent qui sort des robinets et dont on se sert pour se laver. Je n’en avais encore jamais vu dans un verre. On se demande ce qu’ils mettent dedans : ça sent l’oxygène et l’hydrogène. Mais enfin, bon, j’en ai bu. C’est donc la fin.
C’est horrible : partir comme ça, sans avoir vécu la Troisième Guerre mondiale avec ma chère femme et mes chers enfants courrant nus sous les bombes. Mourir sans savoir qui va gagner : Poulidor ou Hinaut ? Saint-étienne ou Sochaux ?
Mourir sans avoir jamais rien compris à la finalité de l’homme. Mourir avec au cœur l’immense question resté sans réponse : si Dieu existe, pourquoi les deux tiers des enfants du monde sont-ils affamés ? Pourquoi vivons-nous avec au ventre la peur incessante de l’holocauste atomique suprême ? Pourquoi mon magnétoscope est-il en panne ? Je ne sais pas ce qu’il a, quand on appuie sur « lecture », ça marche. Mais, au bout de dix secondes, « clic », ça se relève tout seul ! Alors, bon, j’appuie sur le bouton « retour rapide ». La bande se recule au début. Je rappuie sur « lecture ». Et là, ça marche !
Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? D’où venons-nous ? Quand est-ce qu’on mange ? Seul Woody Allen, qui cache pudiquement sous des dehors comiques un réel tempérament de rigolo, a su répondre à ces angoissantes questions de la condition humaine ; et sa réponse est négative : « Non seulement Dieu n’existe pas, mais essayez de trouver un plombier pendant le week-end ! »
J’en vois d’ici qui sourient. C’est qu’ils ne savent pas reconnaître l’authentique désespérance qui se cache sous les pirouettes verbales. Vous connaissez de vraies bonnes raisons de rire, vous ? Vous ne voyez donc pas ce qui se passe autour de vous ? Si encore la plus petite lueur d’espoir nous était offerte ! Mais non : c’est chaque fois la même chose : j’appuie sur le bouton « lecture », ça marche. Mais, au bout de dix secondes, « clic », ça se relève tout seul ! Alors, bon, j’appuie sur le bouton « retour rapide ». Ca se recale au début. Je rappuie sur « lecture ». Et là, ça marche ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Comme le disait si judicieusement mon amie Eva l’autre jour, alors que nous tentions de travailler ensemble : « Si ça se relève chaque fois que tu appuies sur le bouton, on n’est pas sortis de l’auberge. »
Avant de mourir, je voudrais remercier tout particulièrement la municipalité de Pantin, où je suis né, place Jean-Baptiste-Vaquette-de-Gribeauval. Et, comme je suis né gratuitement, je préviens aimablement les corbeaux noirs en casquette de chez Roblot et d’ailleurs que je tiens à mourir également sans verser un kopek. Ecoutez-moi bien, vampires nécrophages de France : abattre des chênes pour en faire des boîtes, guillotiner des fleurs pour en faire des couronnes, faire semblant d’être triste avec des tronches de faux-cul, bousculer le chagrin des autres en leur exhibant des catalogues cadavériques, gagner sa vie sur la mort de son prochain, c’est un des métier les moins touchés par le chômage dans notre beau pays.
Mais moi, je vous préviens, croque-morts de France : mon cadavre sera piégé. Le premier qui me touche, je lui saute à la gueule. »
Pierre Desproges