Moustaki "Solitaire"

« Solitaire » est le nouvel album de Georges Moustaki. Il sort aujourd’hui.

Voici quelques extraits d’un magnifique article publié par www.rocknfrance.free.fr.
« Georges Moustaki : ”C’est un plaisir indescriptible que de travailler sur un nouvel album. De se dire que du néant une chanson va surgir, puis une autre, et une autre encore. Que de l’imaginaire quelque chose de concret va prendre forme, d’abord avec ma guitare, sous mon toit, puis avec mes musiciens, puis sur scène, en studio avec un réalisateur… Ensuite, de s’imaginer que des gens vont écouter ces nouvelles chansons, vont les fredonner, peut-être même leur donneront-elles l’envie de danser… Je me dis qu’avec un peu de chance, je vais offrir de la joie, du bonheur ou matière à réfléchir à ceux qui m’écouteront. Je vais les emmener en voyage : ce processus magique m’émerveille comme au premier jour.”
Solitaire” s’ouvre sur Le Temps de nos guitares, qui rend hommage – sans les citer tous, mission impossible – à ceux qui, armé de leur seule guitare, cette machine qui tue les fascistes, comme disait Woody Guthrie, ont changé notre vie. On y croise Dylan, Brassens, Brel, Aufray, Salvador, et même Gainsbourg ou Coluche.
”Solitaire”, paradoxalement, est surpeuplé de gens de talent. Les musiciens de Georges, pour commencer : Toninho Do Carmo aux guitares, Luiz Augusto Cavani à la batterie, Francis Jauvain à l’accordéon. Puis des invités, tels Marcel Azzola à l’accordéon, Marco Arietas à la guitare, Sarah Murcia à la contrebasse, etc.
Puis il y a les duos. À commencer par Sans la nommer, chanson des années 1970 revisitée avec Cali, rencontré lors d’un concert de soutien, au printemps 2007, à Ségolène Royal. Il y est question, on s’en souvient, d’une jolie fleur du mois de Mai, que l’on traque et que l’on matraque, que l’on nomme révolution permanente…
Avec Vincent Delerm, Georges chante les charmes d’Une Fille à bicyclette, comme on en voit de plus en plus depuis l’instauration du Vélib, raison pour laquelle la chanson se conclut sur un clin d’œil au maire de Paris. »
Liste des titres :
1 Le temps de nos guitares
2 Sorelilina
3 Une fille à bicyclette (avec Vincent Delerm)
4 Mélanie faisait l’amour
5 Partager les restes (avec Stacey kent)
6 La jeune fille
7 Ma solitude (avec China Forbes)
8 L’inconsolable
9 Sans la nommer (avec Cali)
10 La chanson de Jaume
11 Solitaire
12 Donne du rhum à ton homme (avec China Forbes et Thomas Lauderdale)

5 réflexions sur « Moustaki "Solitaire" »

  1. Moustaki présente son nouvel album ce lundi à l’Olympia

    NOUVELOBS.COM | 05.05.2008 | 12:10

    L’indémodable chanteur, qui vient de fêter ses 74 ans, a décidé de présenter son dernier opus, "Solitaire", sur scène. Il sera notamment accompagné de Cali et Vincent Delerm avec lesquels il a enregistré plusieurs morceaux.

    Le nouvel album de George Moustaki, qui s’intitule "Solitaire", sort ce lundi 5 mai, deux jours après son 74e anniversaire. Pour fêter l’événement, le chanteur a décidé de présenter ce dernier opus sur scène, à l’Olympia, ce lundi soir mais également vendredi.
    Il sera accompagné de plusieurs invités, dont Cali et Vincent Delerm, qui ont, entre autres, collaboré à la réalisation de son album.
    Sur douze chansons, cinq sont en effet des duos. Outre Cali et Vincent Delerm, la chanteuse de jazz américaine Stacey Kent est également présente sur "Solitaire" ainsi que China Forbes, chanteuse du groupe américain et francophile Pink Martini, qui collabore pour sa part sur deux titres.
    Ce paradoxe illustre la personnalité de Georges Moustaki, solitaire très sociable, séducteur féministe et dilettante appliqué.
    "Le paradoxe ne me paraît pas paradoxal! Ce n’est pas que je le cultive, c’est que la vie n’est pas tranchée à parts égales", explique le chanteur.
    "J’ai fait des duos bien avant la mode, alors j’étais presque réticent à cette idée puisque tout le monde en fait maintenant. Mais là, je crois avoir trouvé des angles très différents de tout ce que j’ai entendu. Ce n’est pas marketing!", explique Georges Moustaki.

    Avec Delerm, dont il dit qu’il a "appris à l’aimer alors (qu’il) n’adhérai(t) pas du tout à sa voix", il chante "Une fille à bicyclette", ode aux beautés qui sillonnent Paris juchées sur leur Vélib’.
    "Ca m’a valu une lettre de remerciements de M. Delanoë", sourit-il, alors que cette chanson se clôt elle-même par "Merci M. Bertrand!".
    La rencontre avec Cali s’est faite autour de la politique puisqu’elle date du printemps 2007 et d’un concert de soutien à Ségolène Royal. Le Perpignanais voulait interpréter une ancienne chanson de Moustaki, "Sans la nommer", qui parle de la "révolution permanente" comme d’une jolie fille.
    "Cali la tient pour un véritable hymne à une révolution idéale", glisse le créateur du "Métèque", dont la barbe de pâtre grec a blanchi mais dont les yeux sont toujours aussi bleus.
    Pour son duo avec Stacey Kent, Georges Moustaki a adapté un morceau de Chico Buarque et reprend deux de ses anciennes chansons avec China Forbes, "Ma solitude" (créée en 1967 par Serge Reggiani) et "Donne du rhum à ton homme".

    "Solitaire" a été réalisé par un autre invité de talent, le violoncelliste Vincent Ségal, moitié du duo Bumcello et collaborateur habituel de -M-.
    Il a conservé un rendu acoustique proche des maquettes que Moustaki lui avait envoyées: "Il a eu le talent de les enrichir sans les dénaturer. Ses arrangements sont plus proches de l’origine des chansons que dans tous mes autres albums".
    Comme souvent chez Moustaki, la nostalgie est un sentiment très présent dans "Solitaire".
    C’est le cas de la première chanson, "Le temps de nos guitares", où il rend hommage avec chaleur et humour à ses "amis, maîtres et disciples", parmi lesquels Brassens, Gainsbourg, Bob Dylan, Henri Salvador ou Maxime Le Forestier.
    De même, "Sorellina" est consacrée à la relation pleine de tendresse qui l’unit à l’une de ses soeurs.
    "La jeune fille", elle, est rédigée du point de vue d’une ado révoltée, illustrant la sensibilité féminine dont sait faire preuve Moustaki, qui écrivit pour Edith Piaf ou Barbara.
    "Je connais une jeune fille qui fait une thèse sur la présence féminine dans mes chansons", souligne-t-il, en niant avoir jamais été un "séducteur", malgré la réputation de gigolo qui lui collait aux basques au moment de son idylle avec Piaf: "Celui qui se dit séducteur se trompe, il est séduit plutôt que séducteur. Ce sont les femmes qui décident de se laisser séduire".

  2. Et au passage, je tiens à signaler la prise de parole courageuse de Cali (qui fait un duo sur cet album) pour soutenir les sans papiers. Ca fait du bien !

  3. Cali apporte son soutien aux sans-papiers à Paris
    NOUVELOBS.COM | 05.05.2008

    "Vous êtes dans vos droits", a déclaré le chanteur aux 300 personnes occupant des locaux de la CGT pour protester contre le refus de la préfecture de les régulariser.

    Le chanteur Cali a rendu visite dimanche 4 mai au soir aux travailleurs sans papiers qui occupent depuis vendredi des locaux de la CGT dans le IIIe arrondissement de Paris, pour protester contre le refus de la préfecture de régulariser leur situation.
    Il s’est entretenu avec quelques représentants du mouvement, puis s’est adressé à environ 300 personnes pour leur apporter son soutien. "Vous êtes dans vos droits. On a le droit d’avoir des papiers pour tout le monde. Nous serons vos petits soldats parce qu’en France c’est ‘tous ensemble’", a lancé Cali à la foule qui l’a applaudi.

    "Je suis juste un porte-voix", a expliqué à l’AFP le chanteur qui estime que "le gouvernement essaie de diviser pour mieux faire passer ses lois immondes. Il ne faut pas rentrer dans cette polémique".
    L’occupation des locaux a été lancée par une coordination de quatre collectifs parisiens de sans-papiers qui reprochent à la CGT d’avoir "pris en otage" le mouvement des sans-papiers.
    "Ils se trompent de cible", a déclaré à l’AFP Patrick Picard, secrétaire général de l’union départementale CGT Paris qui assure cependant qu’"il est hors de question de faire intervenir les forces de police pour les faire évacuer".
    De leur côté, les représentants de la coordination 75 ont appelé "tous les travailleurs sans papiers de France à arrêter de travailler pendant deux semaines". "Nous sommes ici dans la durée", a assuré Sissoko Anzoumane, coordinateur du mouvement.
    Après plus d’une heure de présence, le chanteur Cali est reparti alors que les sans-papiers s’apprêtaient à passer leur troisième nuit dans la cour de cette annexe de la Bourse du travail. (avec AFP)

  4. Moustaki. Tel qu’on l’entend depuis plus de quarante ans et qui pourtant, à 74 ans, essaie de se renouveler. Un peu. Un tout petit peu. Pas dans le fond mais dans la forme. Le chanteur à la voix douce et approximative s’est offert pour ce disque un casting de luxe : Vincent Segal, violoncelliste de M (entre autres), pour la réalisation ; Cali, Delerm, Stacy Kent ou China Forbes (des Pink Martini) pour les sempiternels duos, artifices marketing de plus en plus récurrents – et lassants… Autant dire que tout cela ressemble étrangement à un plan de sauvetage pour carrière essoufflée. Et pour quel résultat ? Un disque certes agréable et très finement produit, mais qui ne parvient pas à être bouleversant ni même vraiment marquant. Même la sublime voix de China Forbes y sonnerait presque creux, placage artificiel sur Ma solitude, classique inoxydable qu’on aurait préféré retrouver dans sa nudité et sa fragilité originelles. Finalement, il n’y a guère que le duo avec Cali, un hymne aux révolutionnaires, qui réveille l’ensemble. Les voix tendue de l’un et définitivement détendue de l’autre s’y entremêlent avec harmonie. Un souffle d’entrain.
    Valérie Lehoux

    Telerama n° 3043 – 10 mai 2008 (2 ff)

  5. Critique
    Moustaki, album de duos et de vieux brigand
    LE MONDE | 12.05.08 |

    Vieux brigand ! Georges Moustaki publie Solitaire et en profite pour faire main basse sur la jeune génération : Vincent Delerm, Cali ou Stacey Kent sont convoqués. L’exercice est à la mode, mais non sans charme, d’autant que l’homme à la barbe blanche ne se cache pas. Il dit son âge en ouverture des douze titres dédiés à Henri Salvador, avec Le Temps de nos guitares, évocation d’un âge d’or de la chanson, où figurent Brel, Aznavour, Brassens, Dylan, Coluche, Ferrat, Distel, "et j’en oublie, c’est évident". Marcel Azzola est à l’accordéon.

    Réalisé et arrangé par le violoncelliste Vincent Segal, Solitaire est taillé au millimètre, encadré par des guitares lusitaniennes et des douceurs de contrebasse. Moustaki avait en partie enregistré son précédent album au Brésil, aux côtés de musiciens d’exception comme le pianiste bossa-nova Francis Hime. Pour Solitaire, il est resté européen, mais réussit une synthèse de la nostalgie orientale et du vague à l’âme sud-américain – reliés par le sentiment amoureux. Le natif d’Alexandrie joue sur un registre velouté pour narrer les aventures de Mélanie, qui "faisait l’amour avec tous ses amis", dont lui.

    Moustaki n’est pas à proprement parler une "voix" de la chanson française. Un compositeur et auteur éminent, c’est sûr. Marié avec Cali pour réinterpréter Sans la nommer, Moustaki manie la fleur au fusil en accord avec son cadet en militance. Les compères déballent un drôle de nuancier des écarts vocaux.

    Plus loin, Moustaki confie Ma solitude à China Forbes, de Pink Martini, qui l’épaule avec l’accent américain. Avec elle aussi, il tente une rénovation tardive de Donne du rhum à ton homme, aussi datée qu’un bon vieux Graeme Allwright. Il y a cependant du respect, dû aux esprits voyageurs, aux princes des exils joyeux que l’album honore d’un bout à l’autre – "Solitaire/Sans état d’âme et sans souffrance/Ma voile est gonflée de mystère/Ma cale est remplie d’innocence."

    Avec Vincent Delerm, retour au Vélib’, avec une co-composition mettant en selle une fille à bicyclette (paroles de Moustaki). Delerm (musique) n’est pas non plus une "voix", et ainsi les deux font la paire.

    Avec l’Américaine Stacey Kent, très jazz vocal, le Grec d’Egypte offre une version nationale d’une chanson du poète et chanteur brésilien Chico Buarque (musique de Francis Hime). La transposition est osée, parce que Buarque est tout en demi-tons, en circonvolutions. Alors, Moustaki, radical, taille à la serpe et maquille à la douceur.
    1 CD Odéon-EMI Music.

    Véronique Mortaigne
    Article paru dans l’édition du 13.05.08

Répondre à bruno Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.