Toro Piscine vu par Pauline

Toro Piscine à Paloma (Nîmes) samedi 22 novembre 2014

Toro piscine occupe l’avant de la scène, première partie oblige ! Et pourtant, Toro piscine envahit l’espace. « Je te fais des coups en douce… de discrets hématomes, l’amour et ses arômes », du texte, bien travaillé, sabré, à la serpe, sec et torturant, on est spectateur auditeur, attentif. Et puis ça décolle : la voix rocailleuse et le son garage, ou l’univers d’un atelier d’industrie plutôt, l’attitude rockeuse… Et la basse grave, la batterie bien franche, les sonorités bizarres qui trouent l’espace du musicien électronisciste (et même si le correcteur d’orthographe ne veut pas le mot, c’est comme ça qu’il s’appelle sur leur site), les mélodies, presque des ballades parfois, de la guitare : vrais musiciens sur scène et humaine condition tourmentée – les petites annonces grinçantes et décalées d’ « infiniment petit », avec des blagues entre les chansons, (Nîmes si accueillante qu’on a mis du mauvais temps pour ces musiciens bretons). Toro piscine, à Nîmes, ça aurait pu mal sonner, en fait, c’est tout le contraire d’une fiesta del sol, et c’est la grisaille, la tempête, un son métallique de mécano bien brut, un son de docker. Ouais, vraiment bien ! Nb : Toro piscine en première partie de Miossec… Il y a dix ans, c’est Miossec qui était en première partie de Placebo aux Arènes de Nîmes … Passage de relai ?

Barcella vu par Pauline

Au Trianon le mercredi 5 novembre 2014

Barcella – La fête
La file des gens qui attendent dans la fraîcheur de la nuit tombée sur Paris avec une impatience joyeuse est nombreuse ce soir devant le Trianon. Barcella fait une irruption rapide, salue gentiment quelques amis, et sort chercher on ne sait quoi. Au pied de la majestueuse montée d’escalier nous attendent des bouquets d gerbera, des soleils qui inondent le public puisque des hôtes en offrent un à chaque personne à son entrée. Bien sûr, ce n’est pas cela la musique ! Mais, cet accueil chaleureux fait du bien à tout le monde, nous prépare à la fête.
Le spectacle est total : sur scène, Barcella danse comme un fou, slame à une vitesse inégalable, bondit, surgit, se tient en équilibre instable sur un tabouret, allégorie du mélange de force et de fragilité qu’expriment ses chansons. Les textes sont ludiques, les références explicites, Bobby Lapointe est convoqué de nombreuses fois, en fantôme bienveillant sur les jeux de mots, les images et l’humour. Parce qu’on rit, parce qu’on chante et qu’on est emporté par ce rythme fou et festif, soutenu par les musiciens ! C’est extrêmement touchant cette préoccupation constante du public. En invitant Emilie Loizeau, Ours, Aldebert et Leeroy, Barcella nous fait comme partager ses amitiés. Loin de donner à voir un entre soi, il invite le public à jouer avec eux, à chanter « on dirait l’été », salle en pleine lumière, et chacun semble trouver sa place dans cette énergie commune. Bref une soirée comme une parenthèse d’enfance, où l’on s’oublie dans le jeu, peut-être pour mieux se retrouver.