Songe d’une nuit d’été vu par Pauline

au théâtre de la Porte Saint-Martin le 21 septembre 2011

Je m’étais perdue, j’étais fatiguée, pas bien organisée. Le planton de l’hôtel m’avait donné une adresse bidon, et j’errais dans le quartier, derrière la porte St-Martin. Je tombe sur un type qui avait l’air de rentrer chez lui pour lui demander mon chemin. « Non, la Porsche qui est garée là n’est pas à moi, m’entreprend-il avant même que j’aie ouvert la bouche.
– C’est le dernier de mes soucis, je cherche le théâtre Porte Saint-Martin. – Mais c’est chez nous, répond-il, bon Prince. » Et il m’indique la porte opposée dans le pâté d’hôtels particuliers que nous jouxtions tous deux. J’en ai déduit que la Porsche devait être à Lorant. (Deutch, mais comme c’était chez lui, je dis Lorant). Bon, après avoir eu l’air d’une usurpatrice en demandant les places qui n’étaient pas au nom de Bordeaux Chanson, alors que j’avais pris mon air le plus naturellement suffisant pour les obtenir comme la VIP que j’étais : la salle. Bondée, théâtre à l’italienne, beau monde. Très bien, très bien.
Le Songe d’une nuit d’été, c’est l’apogée baroque, le théâtre dans le théâtre, mise en abîme et tout ça, je le sais, je l’ai bossé. Rater une pièce comme ça, c’est vouloir la saccager ; l’enrichir, c’est être un gros prétentieux. Et bien si, ils y sont parvenus : décor et costumes, musiques, on est dans Chapeau melon et bottes de cuir, et c’est bien bon pour qui aime. C’est rythmé, les dialogues sont bien menés, les tirades trop longues (c’est rare), débitées, tandis que l’accent est mis sur certaines, et je redécouvre la pièce. « Héléna – Et toi, sommeil, qui parfois fermes les yeux de la douleur, dérobe-moi un moment à ma propre société. » Trop fort ! Et aussi on rit très souvent, Puck saute partout, et les artisans comédiens joués par des acteurs sur le retour sont mauvais à souhait. C’est vraiment bien… Sauf, les fées, qui, si elles ont un jeu parfait, sont attifées comme des pétasses de la starac, dommage. Mais on a vraiment peur quand elles hantent les personnages dans la forêt, la nuit : bref c’est une super mise en scène, rien à ajouter sauf…
Merci pour la bonne soirée Bordeaux Chanson.

Joseph D’Anvers vu par Méryl

A la maroquinerie lundi 16 mai 2011

J’aime beaucoup le premier album de Joseph d’Anvers. Les deux suivants, je ne les avais pas écoutés avant d’aller à la maroquinerie lundi dernier. J’ai donc été un peu surprise par le côté très électrique et puissant de la formation (guitares, basse, claviers, batterie). J’ai trouvé que cela imposait une certaine distance avec le public, qui comptait pourtant de nombreux fans. Cela était accentué par des lumières très vives, tranchées donnant parfois un aspect irréel à la scène et de nombreux effets sonores sur la voix. Je me sentais petite face à une grosse et impressionnante machine. Surprenante sensation d’être un peu comme dans la fosse d’un grand concert alors que, même au fond de la salle, la scène n’est qu’à quelques pas ! Tout cela rendait à mon goût le concert un peu trop froid, impersonnel et ne permettait pas de profiter pleinement des textes. Heureusement, la distance s’efface entre les morceaux et dans les moment d’interaction avec le public. Joseph d’Anvers a joué quelques titres en formation plus réduite, voire seul à la guitare. C’est dans ces moments là qu’il était à mon sens le plus convainquant.

Hangar vu par Pauline

A La Boule Noire jeudi 5 mai 2011

Moi, j’étais vraiment contente au début ! J’attendais Ana, à la sortie du métro Chemin Vert, elle avait un quart d’heure de retard et j’en profitais pour mater la population cosmopolite et polychrome de Pigalle. Il faisait beau, des types me taxaient des cigarettes, c’était la vraie vie. Et puis, Ana est arrivée et on a foncé vers La Boule Noire parce qu’on était en retard. Il y a eu une première partie, du rock je crois, mais comme on s’était pas vues depuis longtemps, avec Ana, on est sorties discuter. Alors, quand Hangar est arrivé, le videur nous a laissé rentrer, même si normalement, toute sortie est définitive, il y avait un panneau.
Dès le début, le chanteur s’est mis à nous interpeller, à nous raconter qu’il était content d’être là et tout ça. Moi, j’avais un peu de mal, parce que je ne le connaissais pas, et il faisait comme si on était potes. Il faut dire que le public lui était acquis. Bon. Ils étaient pleins d’une énergie juvénile, ça, ça faisait plaisir, on voyait bien qu’ils se régalaient. Seulement voilà, je n’arrivais pas à me laisser porter, il y avait quelque chose qui clochait : tout était très convenu. Les jeunes qui les acclamaient savaient certains refrains par cœur, ça aurait dû m’émouvoir, mais j’étais à distance. A un moment, je me suis dit, c’est trop facile, c’est sûr, ça va marcher, et ça, ça me plombe. Le refrain calculé, les jeux avec le public vus et revus, le coup du régionalisme, au moins dix fois Bordeaux et surtout le Bassin, le Cap Ferret, ces gens-là sont entre eux, et leurs codes sont exactement ceux auxquels on s’attend. Y compris les allusions sexuelles, à peines transgressives mais pas trop pour pas choquer. Moi, je ne me régalais pas, ça prenait pas. Alors, vers la fin, j’ai dit à Ana que si elle voulait, on partait. Dès qu’on est sorties, elle m’a demandé : « T’as rien remarqué ? On est à Pigalle ! Et dans la salle, ils étaient quasiment tous blancs et bien corrects ! Tu as là un parterre de petits bourgeois parisiens qui s’amusent entre eux ! » C’est vrai qu’ils sont pleins d’énergie, et si jeunes, mais, sur le plan des valeurs, ce côté tout bien, ça craint ! Ca manquait de vraie vie. Après avec Ana, on est allées manger une salade en terrasse et la vraie vie a repris, les gens bariolés, le serveur qui commente tout, et la fille, ou le mec, c’était pas très net, qui m’a taxé une clope, et qui ne nous lâchait plus, jusqu’à ce que le serveur lui dise en le ou la tutoyant et l’appelant par son prénom de nous laisser tranquille…

Pauvre Martin vu par Méryl

Aux Trois Baudets, le jeudi 5 mai 2011
Ce trio Toulousain plutôt sympathique (chant, contrebasse, piano) a tout pour plaire : des textes poétiques portés par de plaisantes mélodies ; une apparente très bonne entente entre les membres du groupe, complicité qui donne de la fluidité au spectacle et donne aussitôt envie d’aimer Pauvre Martin !
Pourtant j’ai décroché sur certaines chansons, égarée par des textes un peu difficile à saisir en première écoute et par la voix parfois déroutante du chanteur. Il me semblait alors qu’elle manquait de musicalité, à côté de l’inventivité du pianiste et du contrebassiste (vraiment très bien !). Au final, je retiendrai quelques titres agréables, d’autres qui m’ont touchée et j’oublierai tout le reste, à mon avis le moins abouti, et attendrai patiemment d’entendre l’évolution du groupe : je suis persuadée que je découvrirai alors de très belles choses !

Les Tit Nassels vues par Méryl

Aux Trois Baudets le jeudi 5 mai 2011

Avant le concert, je ne connaissais que vaguement les Tit Nassels : une amie m’avait conseillé l’écoute de leurs albums il y a quelques temps, mais je n’avais pas été enthousiasmée et avait laissé tout cela de côté. J’ai découvert sur scène un couple souriant, à la bonne humeur communicative et surtout une ambiance très différente des albums studio. On sent que le duo est habitué à se produire sur scène mais le spectacle ne manque pas pour autant de spontanéité, bien au contraire ! Très vite, je me suis laissée entraîner dans leur univers particulier. Des textes légers, drôles, fantaisistes en côtoient d’autres plus réalistes, graves voire un peu désabusés parfois. De nombreux instruments, souvent insolites, viennent habilement compléter l’accompagnement « classique » à la guitare. Cela donne du relief aux chansons, on les voit se construire et s’enrichir d’une multitude de petits détails qui font, à mon avis, tout le charme des Tit Nassels sur scène. J’ai depuis ré-écouté les albums. J’ai été contente de retrouver quelques titres découverts aux Trois Baudets, mais j’ai toujours comme l’impression qu’il manque quelque chose. C’est sur scène que les chansons des Tit Nassels prennent tout leur sens et la place qu’elles méritent. Je suis sortie de la salle le sourire aux lèvre, fredonnant la dernière chanson. Si j’en ai à nouveau l’occasion, je serai ravie de renouveler l’expérience en allant les écouter une nouvelle fois !

Tom Poisson vu par Méryl

Au Limonaire, mardi 1er février

Je suis allée écouter Tom Poisson au Limonaire, toute petite salle, bistrot à chanson au début du mois : immense déception !
Comme son dernier album est plutôt différent des précédents, du moins pour les orchestrations, j’étais très impatiente de l’entendre à nouveau en direct. Je l’avais vu il y a deux ans à l’Alhambra, avec ses musiciens. Je n’avais pas vraiment accroché au personnage sur scène, mais comme j’aimais davantage son dernier album, j’étais plutôt confiante. D’autant plus que je n’avais que de bons souvenirs de concerts au Limonaire…
Comme souvent dans cette minuscule salle, c’était un concert solo, sans musicien. Tom Poisson avait en plus décidé de ne pas être sonorisé. Quand il est monté sur scène, il a semblé plutôt intimidé par la configuration et a passé un loooooooong moment à expliquer qu’il défendait son dernier album mais que là, il n’avait pas ses musiciens donc que ce ne serait pas pareil, qu’il ne savait pas trop comment organiser les chansons qu’il allait nous jouer, qu’il souhaitait que ce soit un spectacle interactif… Enfin, il s’est mis à chanter… faux ! Sur les 5 premières chansons, il n’a pas réussi à accorder correctement sa guitare, n’a cessé de se planter dans les accords, dans les paroles : aïe aïe. Même pour le public du Limonaire, plutôt indulgent et ce soir là constitué principalement de « fans », ça a eu du mal à passer.
Peu à peu, il a perdu l’attention de presque tout le monde. Son choix de chanson n’a pas aidé non plus : au début les chansons du dernier album puis des « chansons anciennes, dont on a du mal à se souvenir » (je cite !) et enfin des « chansons inconnues dont il est encore plus difficile de se souvenir » !
Au final, il a donné l’impression de ne pas avoir suffisamment préparé son concert, il a décidé de s’accompagner seul à la guitare, mais soit il n’est pas assez bon musicien pour ça, soit le trac lui a fait perdre tous ses moyen !
C’est vraiment dommage, il est le « coup de coeur » du Limonaire pour le mois de février et est programmé tous les mardis, j’espère qu’il a corrigé le tir pour les autres soirs. Heureusement, le concert s’est achevé sur une note plus positive : un spectateur lui a demandé de jouer une chanson du dernier album. Tom Poisson n’avait pas du tout prévu de la jouer et a donc du « improviser » en se contentant de plaquer simplement quelques accords sur sa guitare… à mon avis, c’est la chanson qu’il a le mieux chantée de soirée, et de loin !

Myspace de Tom Poisson ici.

Moment de partage par Sophie

Pas vraiment une humeur, juste l’envie de vous faire partager des plaisirs.
J’ai découvert les chanteurs préférés de Nicolas Jules, cités dans l’interview accordée à Louise (rubrique actualités). Comme je trouve qu’il a bon goût le bougre ; je ne peux pas garder ça pour moi.

D’abord, cette page du site de Daniel Hélin
Les 16 chansons en écoute méritent, à mon avis, que vos oreilles fassent un détour jusqu’à elles… Pour les autres, je vous dirai, j’ai commandé les oeuvres complètes.

Il y a aussi Urbain Desbois et son beau site sur lequel on peut écouter l’intégralité de son dernier album ici.

Et que vous dire de Frank Martel ??? Que c’est bien, bien bien !!! Et que si on ne trouve pas facilement ses disques ici, on peut les acheter au Québec , le port est gratuit.

Volo vu par Méryl

Au Bataclan, vendredi 4 février 2011

Comme je ne connaissais pas vraiment le groupe, si on omet les quelques titres rapidement écoutés sur Deezer avant le concert, on peut donc dire que c’était une découverte pour moi. Le public était constitué de fans qui connaissaient toutes les chansons par coeur, voire tous les effets de scène, enchaînements. L’ambiance dans la salle était donc très chaleureuse et sympathique… heureusement car je n’ai pas trouvé que le groupe dégageait spécialement d’énergie ou même de plaisir d’être là. En fait c’est surtout un des deux chanteurs qui avait l’air de s’ennuyer ferme sur scène ! Quand il ne jouait ou ne chantait pas, il restait simplement à sa place, sans aucune émotion sur le visage. Il n’a du sourire que cinq ou six fois pendant tout le concert, et encore c’était un sourire de connivence avec le bassiste ou le batteur ! C’est peut-être sa personnalité, mais ça faisait drôle tout de même. Heureusement que son frère (l’autre chanteur) cherchait quelquefois des regards dans la salle et avait l’air de prendre du plaisir, ça contrebalançait un peu !
Les concerts de Volo sont bien réglés. Les titres s’enchaînent parfaitement, suivant une mécanique qui semble maintes fois expérimentée : un titre chanté à deux, une chanson du premier frère tandis que l’autre est en retrait et fait éventuellement quelques coeurs sur le refrain puis on inverse sur la prochaine chanson… et on reprend la boucle… Tout ça est tellement bien réglé que ça m’a paru trop lisse. Presque pas d’interaction avec le public. Les applaudissements commençaient à peine à décroître qu’ils enchaînaient avec l’intro de la chanson suivante. Un concert presque trop parfait en somme.
Voilà pour l’ambiance générale. Si l’on met de côté l’aspect trop lisse du concert, je n’ai pas non plus été totalement emballée par les chansons elles-mêmes. Les thèmes abordés sont classiques, plutôt réalistes et décrivent le plus souvent le quotidien, mais je ne trouve pas que cela fasse mouche. J’ai trouvé que ça manquait soit d’auto-dérision et d’humour, soit de poésie et de distance par rapport au sujet traité. En somme des chansons sympa, plutôt agréables à écouter, avec de chouettes orchestrations le plus souvent, mais qui passent et s’oublient bien vite… Dommage car c’était tout de même une soirée bien agréable !

Myspace de Volo ici.

En bonus, deux belles photos de concert faites par Méryl, photographe officiel de réserve (!!) de l’asso.

Batignolles vu par Pauline

Au Divan du Monde, jeudi 13 janvier 2011

J’ai souri du début à la fin, tellement c’était bien !
Non seulement parce que le chanteur et les musiciens ont vraiment l’air de se régaler, de jouer et d’être au cirque, mais parce qu’en plus les paroles et les mélodies donnent envie de danser de chanter et de faire la fête avec eux. La violoniste à elle toute seule mérite le détour, elle tient la scène l’air de rien, tout en accompagnement, et puis on se rend compte qu’on ne regarde plus qu’elle, alors qu’on écoute le chanteur et sa voix rocailleuse, pleine d’énergie, de gouaille, mêler les accents du Paris Pigalle et du sud du pays, jusqu’au Portugal. Vraiment le bonheur ! Accordéon, batterie, basse et guitare : ils font la fête ensemble et ça se sent. Vraiment, vraiment bien : pas démago mais clairs sur les fascismes ambiants, non, vraiment, rien à redire !

Myspace de Batignolles ici.