Matthias et Louise

Dans la série des jolies interviews réalisées par notre jeune journaliste chanson, voici celle d’Imbert Imbert :

Bonjour monsieur Imbert Imbert, j’espère que vous allez bien… C’est un grand honneur pour moi de pouvoir vous interviouver…

Mais non, c’est moi…

Pourquoi as-tu choisi Imbert Imbert comme nom de scène ? (Nicolas Jules, ç’aurait quand même été mieux, non ?)

Nicolas jules j’y ai pensé mais c’était déjà pris par une pop star complètement inconnue par chez nous mais de très grande notoriété chez les esquimaux, alors je me suis dit que si un jour je devenais (chose peu probable) un chanteur international, je pourrais avoir quelques problèmes de droit d’auteur. en plus il n’est même pas pédophile et si mon nom est Imbert, son doublement est une référence au roman de Nabokov « Lolita ».

Est-ce qu’il y a des chanteurs/groupes qui t’ont influencé ou qui t’ont donné envie de faire de la musique ?

Au commencement il y a Renaud dans ma plus tendre enfance, ensuite Les Béruriers Noirs, enfin Bruno Chevillon, Dollar Brand (Abdoullah Ibrahim), Einsturzende Neubauten, et tant d’autres.

Qu’est ce qui t’a donné envie de jouer de la contrebasse plutôt que d’un autre instrument ?

Mon esprit de non conformisme et ma tendance à la gravité.

Est-ce qu’il y a des poètes ou des écrivains qui t’ont donné envie d’écrire ?

Céline, Gary, Lorca, Gomez-Arcos, Bukowsky…

Quand as-tu commencé à écrire des chansons ?

Tout dépend de ce qu’on appelle chanson. J’ai une cassette où à l’âge de trois ou quatre ans j’improvise sur des thèmes aussi divers que le nicoptère, le navion, le nirocéros ou le renard. A la noël de mes 17 ans je lisais un texte adressé à mes parents en m’accompagnant à la contrebasse. Ce n’est qu’en avril 2005, à 26 ans qu’Imbert Imbert est monté pour la première fois sur scène.

Comment travailles-tu l’écriture de tes chansons ? Est-ce que tu as un « temps moyen » pour l’écriture d’une chanson ?

J’ai un petit carnet où je note des idées, que ce soit des mots ou de la musique. ensuite c’est dans ma chambre que ça se passe, pendant des journées entières. Ca peut prendre d’une journée à plusieurs années.

Écris-tu autre chose que des chansons ?

Des lettres d’amour.

Est-ce qu’il y a des endroits ou des moments de la journée où tu aimes écrire en particulier, ou dans/pendant lesquels tu trouves plus facilement l’inspiration ?

Dans ma chambre, tranquille.

T’arrive-t-il d’écrire des chansons gaies ? Si oui, où sont-elles passées ?

Entre les lignes des chansons graves. J’ai une fâcheuse tendance à sacraliser la musique.

Beaucoup de tes chansons sont assez sombres, pourtant sur scène et dans la « vraie vie », tu parais plutôt gai, comment expliques-tu cela ? Y a-t-il un Docteur Imbert et un Mister Imbert ?

Comme le disait si bien Romain Gary « Le juste milieu, quelque part entre s’en foutre ou en crever. » Et sans vouloir effrayer nos amis lecteurs, dans l’art, je crois qu’il faut en crever. Alors je compense avec la vie qui est le meilleur remède à la mort.

Composes-tu d’abord les musiques ou les textes ?

Tous les deux jouent à saute mouton. Les textes sont un prétexte pour la musique et vice versa.

Pourquoi as-tu choisi d’être seul sur scène, avec juste ta contrebasse (et ton ukulélé) ? Est-ce que tu tenais vraiment à ne pas avoir de musiciens, ou est-ce que ça s’est fait comme ça ?

Je voulais d’abord affirmer cet Imbert qui n’était pas encore là. Et puis je m’intéresse à la fragilité, à moins que ce ne soit la faiblesse. Aujourd’hui il m’arrive de jouer en duo avec Frédéric Jean à la batterie et aux synthés, ou avec Bruno Chevillon à la contrebasse ou encore avec Pascal Corriu au violon.

Dans quels lieux et devant quel public préfères-tu chanter ?

J’aime chanter dans tous les lieux et devant tous les publics pourvu que le bar soit fermé.

En ce qui concerne ta carrière, es-tu content de la manière dont elle se déroule ?

Je n’ai pas de carrière, rien qu’un métier qui me fait kiffer ma race.

Quels sont tes projets par rapport à la musique ?

En faire le plus possible.

Tu sembles avoir une vision très noire de la société, ta révolte poétique se manifeste-t-elle, dans la vie de tous les jours, par un engagement politique ? Si oui, en faveur de quelles causes et de quelle manière te mobilises-tu?

Je ne consomme rien, je boycotte et je me drogue pour oublier. Je chante pour me souvenir. Et j’apprends à en rire pour vivre mais j’ai du mal.

Quels sont tes groupes/chanteurs préférés ?

Tom waits, Pusse, Oscar Matzerath, Meira asher, la liste est longue malgré tout ce que je n’aime pas.

Quels livres as-tu aimés ? Qu’est-ce que tu lis en ce moment ? (Si tu lis quelque chose, bien sûr…)

« Le voyage au bout de la nuit » (Céline), « L’angoisse du roi Salomon » (Gary), « La vie devant soi » (ajar), « L’agneau carnivore » (Gomez arcos) et tant d’autres. Je lis « Le dieu manchot » de José Saramago et une histoire de pingouin de Louise M.

Question bonus : Si un pingouin (doté d’étonnants pouvoirs magiques) te proposait de faire trois vœux, que demanderais-tu ?

La liberté, l’égalité, la fraternité, pour de vrai.

Au revoir et merci d’avoir répondu à mes questions !

Salut et merci à toi Louise.

5 réflexions sur « Matthias et Louise »

  1. je suis sûre qu’ils regrettent de ne pas avoir vécu assez longtemps pour pouvoir être interviewés par Louise !
    mais heureusement il reste encore plein de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer !

  2. Bonjour Louise,
    J’ai lu avec intérêt cette interviouve de ce chanteur que je connais à peine.
    J’ai trouvé cela super interressant; bien les questions !
    Je passe le lien à Emile qui va être fier de sa petite voisine !
    bises, et bonne année , travaille bien !

  3. Bravo pour cet échange intéressant… et d’accord pour liberté,égalité, fraternité… pour tous et pas seulement pour certains… c’est désespérant à force ! Merci Louise, quelle bonne idée !

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