Au Théâtre le la Madeleine le 13 septembre 2012
Diabolique Volpone
Wahou ! Quel cynisme ! On ne peut adhérer ni se projeter dans aucun des personnages de Volpone de Ben Johnson, mis en scène par Nicolas Briançon, et surtout pas dans celui du personnage éponyme, joué par un vrai vieux comédien : Roland Bertin, qui a presque 82 ans. Venise, début du XVII° siècle, le vieillard Volpone est richissime, les vautours attendent avec impatience qu’il trépasse pour lui arracher son phénoménal héritage. C’est à qui sera le plus pervers et le plus humiliant, de Volpone mystificateur ou de Mosca son serviteur zélé et pervers, ou de ses prétendants, prêts à tout pour rafler la mise, quitte même à prostituer leur jeune et innocente épouse. C’est odieux, insupportable par moment, mais ça fonctionne donc très très bien, puisqu’on les déteste tous, y compris les naïfs, ceux qui prétendent avec leur seule bonne conscience dominer les autres. Tous les personnages sont abjects et tenus par l’argent dans un décor de salle des coffres étouffant et piégeux. Rien de bon à tirer de cette idolâtrie, de cette passion aliénante pour l’argent. A côté de Volpone, Harpagon serait un doux rêveur ! Un pur moment de catharsis, totalement amoral, c’est bien bon !