Au Trianon le mercredi 5 novembre 2014
Barcella – La fête
La file des gens qui attendent dans la fraîcheur de la nuit tombée sur Paris avec une impatience joyeuse est nombreuse ce soir devant le Trianon. Barcella fait une irruption rapide, salue gentiment quelques amis, et sort chercher on ne sait quoi. Au pied de la majestueuse montée d’escalier nous attendent des bouquets d gerbera, des soleils qui inondent le public puisque des hôtes en offrent un à chaque personne à son entrée. Bien sûr, ce n’est pas cela la musique ! Mais, cet accueil chaleureux fait du bien à tout le monde, nous prépare à la fête.
Le spectacle est total : sur scène, Barcella danse comme un fou, slame à une vitesse inégalable, bondit, surgit, se tient en équilibre instable sur un tabouret, allégorie du mélange de force et de fragilité qu’expriment ses chansons. Les textes sont ludiques, les références explicites, Bobby Lapointe est convoqué de nombreuses fois, en fantôme bienveillant sur les jeux de mots, les images et l’humour. Parce qu’on rit, parce qu’on chante et qu’on est emporté par ce rythme fou et festif, soutenu par les musiciens ! C’est extrêmement touchant cette préoccupation constante du public. En invitant Emilie Loizeau, Ours, Aldebert et Leeroy, Barcella nous fait comme partager ses amitiés. Loin de donner à voir un entre soi, il invite le public à jouer avec eux, à chanter « on dirait l’été », salle en pleine lumière, et chacun semble trouver sa place dans cette énergie commune. Bref une soirée comme une parenthèse d’enfance, où l’on s’oublie dans le jeu, peut-être pour mieux se retrouver.